LE PROGRAMME CULTURE
ET MÉDIAS
Instituer le « quatrième pouvoir »,
avec ses droits et ses responsabilités
Médias : comment rafraîchir l’écran ?
Nous soumettrons aux Français un référendum pour constitutionnaliser les droits et devoirs du quatrième pouvoir, le pouvoir médiatique, afin d’inscrire dans le marbre :
- Les règles de la charte de Munich des journalistes
- Des dispositifs anti-concentration du capital
- L’indépendance du droit à l’information au regard de l’Autorité judiciaire, la sanctuarisation des rédactions, la réglementation des perquisitions, la protection des sources et la primauté du droit à l’information sur le secret des affaires, hors intérêts impérieux de l’État.
Informer n’est pas l’apanage des seuls journalistes. Tout citoyen peut prétendre à diffuser une information. Les réseaux sociaux seront par conséquent considérés comme des médias sociaux et soumis aux mêmes grands principes, particulièrement dans la lutte contre la censure.
La liberté d’expression est un droit essentiel dont le champ doit s’étendre aussi largement que possible. Toute censure d’État est proscrite notamment à l’endroit des opinions et des œuvres artistiques. Les procès à la XVIIe chambre ne doivent plus se tenir à huis clos, et les procès relatifs à la liberté d’expression devront être jugés par des jurys populaires.
Tout citoyen est habilité à lancer une alerte sur tout objet lui semblant légitime sans en avertir sa hiérarchie. Il sera toujours possible pour les personnes morales (associations, syndicats…) de se substituer aux personnes physiques dans une procédure d’alerte afin de protéger leur anonymat.
Tout moyen pacifique et non violent de manifester une opinion est réaffirmé. L’espace public appartient aux citoyens dans le respect des non-manifestants, des biens et des commerces.
Le paysage médiatique français souffre d’un manque cruel de représentativité des différentes tendances de l’opinion. Par conséquent, la mission du service public audiovisuel sera de garantir le pluralisme, en permanence, et à 100% à l’approche d’élections ou de référendums.
- Une chaîne de Radio France ainsi qu’une chaîne de France Télévision seront largement dédiées au débat public (notamment pour les référendums, les RIC, etc.) avec un pluralisme d’opinion garanti. Les règles actuelles du CSA en temps de campagne électorale s’y appliqueront toute l’année, avec des créneaux réservés aux « nouveaux » pour assurer le renouvellement nécessaire de l’offre politique.
- Le CSA devra s’en porter garant. Il sera renouvelé dans sa composition, non plus nommé par les dirigeants de l’État mais désignés par les journalistes eux-mêmes lors d’élections sans candidats.
- La diffusion des sondages politiques sera interdite un mois avant chaque élection ou référendum.
Lutter contre la concentration excessive
DU CAPITAL DES MÉDIAS
Chaque groupe ne devra posséder qu’un seul titre de presse quelle que soit la périodicité (quotidien, hebdomadaire, mensuel…), et ne pourra plus contrôler les trois à la fois.
Les groupes propriétaires de médias devront faire figurer leurs logos sur la première page du journal ou l’habillage de leur télévision, car chacun doit toujours avoir en tête qui lui fournit l’information.
Le financement des médias français par des capitaux étranger sera strictement encadré.
Enfin, pour assurer le financement de la presse d’une manière équitable et démocratique, nous modifierons les modalités d’attribution des aides à la presse (1,6 Md€/an tout compris) aujourd’hui décidées par les parlementaires avec tous les effets pervers que cela occasionne. Sur son espace personnel du site impôts.gouv.fr, chaque Français, indépendamment de ses revenus, pourra flécher deux fois par an « sa part » d’aide à la presse vers le ou les titres qu’il souhaite soutenir. Le rééquilibrage qui s’en suivra sauvera certains titres et en fera périr d’autres, mais ce sont les Français qui doivent décider.
Revoir la formation
DES JOURNALISTES
Si les médias sont l’une des institutions auxquelles les Français font désormais le moins confiance, il n’est pas si osé de formuler l’hypothèse que les journalistes y sont peut-être pour quelque chose.
À la télévision on voit le plus souvent des commentateurs, et dans les journaux des transcripteurs de dépêches, et finalement peu de journalistes au sens noble du terme. Le véritable journaliste va chercher l’information et la met en forme dans des articles ou des livres. Il sait de quoi il parle et il reste systématiquement en prise avec la réalité.
Il faudrait réduire au minimum les écoles de journalisme où l’on n’apprend que des techniques qui tournent rapidement au mimétisme. Pour devenir journaliste, il devra suffire d’un diplôme (n’importe quel bac+3) doublé d’une petite formation technique en école de journaliste (réduite à l’essentiel) et d’un stage. La diversité d’expression et de points de vue sera bien plus riche.
Nous devrons aussi mettre fin à l’injustifiable abattement fiscal des journalistes disposant d’une carte de presse, objet de chantage de tous les gouvernements qui veulent s’attacher la presse.
Culture
ET PATRIMOINE
Comprendre et aimer la culture d’un peuple ou d’une civilisation la voir évoluer implique de considérer la transgression et la conservation comme étant d’importances égales. Une lutte ouverte devra donc être menée contre la « cancel culture », tendance à la destruction et à l’appauvrissement historique au nom d’idées mal comprises. L’histoire et la culture doivent pouvoir être regardées en face avec maturité, au nom de toutes les leçons que nous devons en tirer pour l’avenir, sans repentance mais avec l’esprit critique nécessaire.
Plus largement, nous poursuivrons un objectif de démocratisation de la culture et de ses pratiques. Pour cela, le budget consacré à l’art, à la culture et à la création sera porté à 3% du budget de l’État.
Les domaines de la culture recoupent plusieurs dimensions :
- Une dimension sociale tout d’abord, qui considère la culture comme un bien vital et inaliénable nécessaire à chaque individu, à chaque citoyen. Un bien dont il conviendra d’interroger la qualité garantie par l’État (notamment sur le service public audiovisuel), son accessibilité, sa protection et son développement (patrimoine), en accordant une attention particulière aux notions de sens critique, de discernement, qui fait de l’individu un citoyen et par conséquent d’une société de citoyens une démocratie.
- La dimension économique, qui s’attardera sur les conditions de production et de financement de ces biens culturels, la formation des différents intervenants, ainsi que les structures qui les diffusent.
- Et enfin, la dimension extérieure, qui analyse la place et l’ambition d’un programme culturel en termes de pacifications des relations extérieures, d’attractivité et de rayonnement international.
La culture
POUR TOUS
Nous mettrons l’accent sur l’enseignement artistique à l’école primaire en lien avec les conservatoires, et renforcerons les conservatoires de musique, de danse et d’art dramatique pour permettre l’accès de tous à un enseignement de qualité.
Des partenariats entre les écoles et les associations, artistes, studios, société de production et de tournages seront mis en place en vue de la création d’un grand nombre d’ateliers de découverte auxquels les classes pourront s’inscrire.
Éduquer à la culture, c’est faire en sorte que le citoyen s’intéresse à la culture, pour qu’il fasse l’effort de choisir lui-même la culture à laquelle il sera confronté, et qu’il ne subisse pas celle qui vient à lui. La mission éducative des médias est essentielle de ce point de vue, particulièrement les antennes de service public qui doivent instruire tout en divertissant, car divertir n’implique pas forcément abrutir.
La culture
SUR LE PLAN ÉCONOMIQUE
Un plan de sauvetage des secteurs de la culture et de l’événementiel devra être mis en place pour gérer les suites de la crise du Covid, avec des facilités et franchises d’impôts (en évitant autant que possible les effets d’aubaine). Ce plan sera financé par une taxe spéciale prélevée une fois pour toutes sur les « gagnants » du Covid.
Le statut des intermittents du spectacle sera maintenu et préservé mais les équipes de techniciens « permittents » devront être contrôlées davantage.
Un audit des aides à la création est nécessaire pour savoir combien finissent dans les dividendes des multinationales de l’entertainment qui n’en ont pas besoin et en privent les productions émergentes. Les commissions d’attribution des subventions nationales et locales devront être mixtes (la musique invitée à se prononcer pour la danse et inversement par exemple) pour éviter l’entre-soi.
Étendre
L’EXCEPTION CULTURELLE
Un soutien prioritaire sera apporté à la création artistique française et au maintien de l’exception culturelle française. Il sera doublé d’une politique ambitieuse en faveur de la francophonie qui a vocation à s’imposer comme une référence culturelle mondiale.
L’emploi de mots français en France par les institutions deviendra obligatoire chaque fois que c’est possible (« c’est-à-dire tout le temps » affirmait le général de Gaulle). Tout contrat, circulaire ou autre document officiel devra être caduc en droit s’il n’est pas intégralement rédigé en français, et sans écriture inclusive. Cette politique volontariste devra être résolument menée contre l’acculturation anglo-saxonne au profit de la langue française, de l’emploi de mots français avec la promotion des mots de contournement des anglicismes.
Sauvegarder
NOTRE PATRIMOINE
La préservation du patrimoine français doit se faire « à l’identique » (à commencer par la rénovation de Notre-Dame de Paris, et d’autres). Les fonds déjà prévus doivent être dépensés par l’application stricte de la loi (ce qui est loin d’être toujours le cas), et le budget spécifiquement consacré au patrimoine doit même être augmenté. Il pourra être abondé par une taxe de 1,7% sur la Française des Jeux, comme c’est déjà le cas pour le financement du ministère des Sports.
L’État soutiendra les associations à but de rénovation des patrimoines ruraux, notamment les restaurations de villages.
Un audit des biens architecturaux remarquables possédés par des personnes privées sera mené, et un soutien proposé en échange d’activités culturelles et scolaires.
Nous mènerons une politique de sauvegarde du patrimoine cinématographique français et des archives télévisuelles et radiophoniques, avec une campagne d’ampleur pour la numérisation des archives.
Il faudra sensibiliser davantage la population sur l’importance de s’approprier le patrimoine, notamment le patrimoine historique, avec tout le sens que l’on peut extraire de sa propre histoire.
Au besoin, adapter le cadre juridique pour affirmer le rôle primordial de l’État dans sa mission de conservation, et lui garantir les moyens nécessaires à commencer par la formation et le recrutement des équipes. Les professionnels doivent être des inconditionnels du patrimoine, religieux ou non.
Enfin, dans l’espace public, un pourcentage de panneaux publicitaires devront être consacrés à la culture et au patrimoine, par l’exposition d’œuvres ou la promotion d’un lieu.
Voici le programme pour la Culture et les Médias, créé par les citoyens de plusieurs collectifs réunis dans La Concorde Citoyenne. Il est défendu par Fabrice Grimal aux élections présidentielles de 2022.