Agriculture et condition animale

POUR UNE AGRICULTURE SAINE ET DURABLE
QUI VISE L’AUTOSUFFISANCE ALIMENTAIRE

Peu de français en sont conscients mais, au même titre que notre pays ne pourra bientôt plus prétendre au qualificatif de nation industrielle, la France est en passe de ne plus être autosuffisante en matière alimentaire. Un comble pour celle qu’on appelait autrefois « le grenier de l’Europe ».

Il y a urgence à contrecarrer le recul de notre agriculture provoqué par le « génie » technocratique de nos dirigeants : accumulation de normes, pression fiscale, hypothèques banquières sur le matériel et le patrimoine, protection insuffisante contre les raids fonciers de puissances étrangères, priorité donnée aux distributeurs au détriment des producteurs, politique agricole commune européenne à bout de souffle, exposition aux pénuries artificielles provoquées sur la bourse de Chicago, indifférence à la détresse des agriculteurs

L’artificialisation généralisée, véritable folie collective, détruit les terres arables mais elle détruit aussi la planète. Seule la couverture des sols par les plantes est en mesure de refroidir le globe. Ce sont les plantes qui climatisent la terre. Le sol nu et anthropisé chauffe, un sol couvert et vivant refroidit (- 20°C environ). Et les plantes sont le seul capteur de carbone rentable et fertile pour l’humanité.

Si les adeptes de l’artificialisation continuent de mener les débats, nous allons manquer de bois et de nourriture, alors que la population aspire à vivre une relation apaisée avec la nature, un lien qui valorise nos terroirs, nos traditions et nos paysages.

Choisir un modèle

DE DURABILITÉ

Agroécologie

Nous avons opté pour le modèle de durabilité de l’agroécologie, définie comme la connaissance des mécanismes et des processus des écosystèmes dans un objectif de production. Autrement dit, copier le fonctionnement de la nature pour faire de l’agriculture. La nature ne manque jamais de ressources parce qu’elle produit, consomme et recycle. Elle n’est jamais « décroissante » : partout où le végétal pousse, il prolifère jusqu’aux limites du possible. L’arbre en est l’archétype : il fait tout avec presque rien, seulement ce qu’il trouve à ses pieds, de l’air libre et un peu de soleil.

L’agroécologie consiste à pratiquer une agriculture où la couverture des sols est permanente et se combine avec les éléments arborés et les cultures. Ces piliers garantissent la fertilité du sol et dépendent de bonnes pratiques évaluées par un bilan humique. Cette agriculture sera en mesure de produire tous les services environnementaux dont la société a besoin : alimentation, eau propre, biodiversité, énergies renouvelables, matériaux, adaptation au changement climatique et enfin la sauvegarde des paysages.

La politique de couverture des sols devra accompagner une transition progressive vers 100% des terres cultivées selon des principes agricoles durables à l’horizon 2035. Il est important pour cela de multiplier les GIEE (groupements d’intérêt économique et environnemental) en finançant des techniciens de développement venant en aide aux agriculteurs pour la maîtrise des pratiques agroécologiques. Les GIEE resteront indépendants de toute structure professionnelle et rendront des comptes à l’autorité publique en termes de résultats mesurés.

Les arbres concourent à la politique de couverture verticale des sols et au développement du modèle agroforestier, autant d’outils agricoles complémentaires des cultures et efficaces pour avaler du carbone. Nous devrons associer l’État et les collectivités locales à la construction de haies et talus et affilier la responsabilité de leur valorisation à l’ONF. Il y a 10 000 emplois à créer dans ce domaine, et 5% de biomasse supplémentaire produite par an. Il ne doit pas pour autant y avoir de schéma directeur du projet de reforestation des campagnes. Il s’attachera à la mesure des résultats (combien d’arbres en plus chaque année) et à la valorisation des arbres produits par la restructuration des filières existantes. D’ici 2035, 800 millions d’arbres doivent être plantés, ou semés, ou bien pousser tout seuls par régénération naturelle assistée.

Le carbone atmosphérique peut être stocké dans les sols via l’humus. Une augmentation minimale de 0,5% du taux d’humus par an compensera l’augmentation des gaz à effet de serre dans l’atmosphère. La fin des aides aux carburants fossiles permettra entre autres de financer ce plan, tandis que la recherche et développement dans les solutions décarbonées sera encouragée.

Ces mesures doivent s’inscrire dans le cadre d’une politique agricole française, dont l’efficacité, la durabilité et l’adaptation à nos critères ne seront jamais garanties si les décisions sont prises de l’extérieur, faisant l’objet de concessions dans le cadre de négociations plus vastes. Ayant quitté le mécanisme de la PAC, l’État français compensera les aides européennes au centime près puis les adaptera progressivement pour promouvoir un modèle de durabilité et de qualité, hors de l’influence des lobbys bruxellois.

Garantir

L’AUTOSUFFISANCE ALIMENTAIRE

La France se fait dépasser dans sa capacité d’exportation, notamment par l’Allemagne dans de nombreux domaines, et en même temps elle n’est plus capable de nourrir sa population. Un fruit et légume sur deux est importé aujourd’hui. Il faut produire plus et instaurer une plus forte résilience alimentaire de nos territoires.

Nous devrons tout d’abord créer des régies agricoles communales qui garantiront l’approvisionnement local pour les cantines des services municipaux, écoles, Ehpad, hôpitaux et casernes avant 2025, ainsi qu’un véritable plan national de gestion de l’eau avec une mise en réserve de l’eau pour l’irrigation.

Des terrains agricoles doivent être mis à disposition des porteurs de projets en maraîchage ou arboriculture via une aide à l’installation, avec un objectif de dix mille installations supplémentaires par an.

Il faut poursuivre et amplifier la politique d’aide aux agriculteurs pour leurs services environnementaux. Les actions favorisant la biodiversité doivent être rémunérées telles que la création de zones tampons, la remise en herbe, la dépollution des sols, la production d’énergies renouvelables et de biomatériaux. Des filières entières sont à créer avec des milliers d’emplois à la clé. Nous devrons pour cela inverser progressivement les montants alloués aux deux piliers de l’ex-PAC. Le premier pilier, les aides à la production des céréales et des ruminants sera orienté vers les nouvelles filières de biomasse, de biomatériaux et d’énergie. Il financera le paiement pour services écologiques qui seront mesurés en routine et annuellement dans les fermes.

Enfin, il faut interdire la destruction de denrées alimentaires comestibles par la grande distribution et organiser les filières qui permettront leur consommation à bas coût et dans des délais raisonnables pour que personne ne manque de nourriture dans un pays qui en gâche autant.

L’assurance pour le consommateur d’une qualité irréprochable

Il est impératif que le consommateur soit informé de manière précise et transparente sur la composition des produits, leur origine, et leur mode de production. Pesticides, additifs, perturbateurs endocriniens et autres résidus doivent être à terme bannis de notre alimentation. Cela allègera le budget santé de tous les ménages et de l’État.

Pour cela, il faudra :

  • Développer des scans numériques pour connaître la qualité nutritionnelle des fruits et légumes, rendre obligatoire un nutriscore précis et une qualité nutritionnelle minimale.
  • Baisser les seuils puis interdire les pesticides et additifs avec contrôles des taux dans les denrées.
  • Supprimer tous les additifs dans l’agroindustrie et ne garder que les agents de conservation indispensables (voir plus bas).
  • Taxer fortement la nourriture artificielle dangereuse en termes de nutrition et de santé (édulcorants, nourriture artificielle à base de cellules souches, nourriture ultra transformée…).

Recherche et qualité

La science agronomique doit investir la recherche dans les nouveaux modèles de production biologique. La France, précurseur en matière de labels, doit mener plus que jamais cette politique de valorisation qualitative, avec :

  • L’élaboration d’une stratégie d’investissement dans la recherche et dans les plans de valorisation des filières.
  • Une politique AOC volontariste axée sur l’exigence en termes d’authenticité du produit et non vers un certain laxisme.
  • La création d’un label d’excellence national.

De nouveaux paradigmes

Changer l’éducation et l’apprentissage des jeunes est essentiel afin de former des acteurs responsables, consommateurs comme producteurs. Près d’un fruit et légume sur deux est gaspillé dans les ménages. Les enfants citadins et ruraux doivent pouvoir prendre connaissance et conscience de notre agriculture, de ses enjeux d’avenirs mais aussi de sa diversité. Rapprocher nos jeunes de la réalité agricole est le premier pas pour en faire des consommateurs éclairés. Le chemin à parcourir est long, pour rappel, moins d’un enfant sur trois a une idée de quoi sont faites les pâtes…

On devra pour ce faire réformer les programmes des écoles et des centres de formations avec l’intégration de cours de cuisine et de science naturelle, favoriser l’agro-tourisme et l’agro-pédagogie, et investir dans la formation professionnelle.

Sauvegarder

NOS AGRICULTEURS

Des vraies disparités existent dans la rémunération du monde agricole, souvent pris entre le marteau du cours européen ou mondial des denrées et l’enclume de la grande distribution. Tout ce qui pourra concourir à la fixation de prix justes qui satisferont à la fois le producteur et le consommateur permettra d’y pallier.

Il faut commencer par signer la fin des ventes à perte pour les producteurs, qui doivent pouvoir fixer leur propre prix et voir les subventions moduler pour atteindre comme premier objectif le doublement du reste à vivre moyen des agriculteurs.

Pour leur permettre d’envisager des marges supplémentaires, nous devrons augmenter les aides à la création d’ateliers de transformation sur les fermes.

Dans le même temps, le dumping social dans le travail agricole doit être combattu en renforçant le service des fraudes et les contrôles, et par la fin du « travail détaché ».

En outre :

  • Nous accompagnerons l’essor des circuits courts à travers la vente directe et la multiplication des unités de transformation locales pour la relance des cultures vivrières.
  • Plus que les coopératives elles-mêmes, il faudra faciliter fiscalement l’établissement partout où c’est possible de supermarchés coopératifs détenus et gérés par les producteurs eux-mêmes, qui y fixent leur prix sans intermédiaires.
  • La restructuration de la dette des agriculteurs devra être facilitée (étalement, roulement, relais) et des taux d’intérêts bonifiés introduits pour les petites et moyennes exploitations vivrières.
  • Un fonds de garantie contre les sinistres agricoles sera abondé par une microtaxe (0,01%) sur les achats des industriels et les distributeurs des produits agricoles.
Emplois agricoles

Afin de favoriser l’installation de jeunes, il faut modifier les règles et les rapports entre les différents acteurs. Il s’agit de renouveler en 10 ans 70 % de la force de travail en agriculture, soit 500 000 emplois. La restructuration des SAFER est nécessaire pour imposer la transparence dans l’attribution des terres, modifier les règles à l’installation, créer un portail numérique agricole connectant tous les acteurs entre eux ainsi qu’un comité d’assistance au pilotage de la stratégie agricole regroupant les différents acteurs en lien avec les instances citoyennes locales.

Taxes à l'importation

Enfin, une fois la PAC remplacée, notre pays pourra négocier directement ses taxes à l’importation. La France se retirera des traités de libre-échange signés dans ce cadre et qui ont globalement négocié un moins-disant européen en matière agricole (domaine français) au profit d’avantages notoires à l’exportation de produits manufacturés, automobiles, machines-outils (domaine allemand). Les taxes (voire les interdictions) sur tous les produits d’importation issus de l’élevage devront être conditionnées au respect des normes sanitaires françaises.

Aménagement

ET ARTIFICIALISATION

Il s’agit de proposer un développement raisonné des villes et villages de campagne, avec un plan contre la désertification de beaucoup de régions de France par le retour des services publics et la reconstruction du tissu industriel, ainsi le développement de l’activité pastorale et agricole des arrière-pays et des montagnes.

Nous voulons :

  • Remettre en cause les schémas actuels de l’étalement urbain par la création de hameaux ou de villages plutôt que d’immenses zones pavillonnaires destructrices de terres arables et génératrices de trajets de transports.
  • Geler les projets d’implantation de nouvelles zones commerciales à la périphérie des villes pour limiter l’artificialisation et l’appauvrissement des sols et préserver le petit commerce de centre-ville.
  • Réexaminer tous les « grands projets inutiles »  faisant l’objet d’une résistance de la population riveraine (aéroports, fermes-usines, etc.) et revenir sur la politique de remembrement des bocages.

Bio, normes

ET INTRANTS

Pour parvenir à se passer des produits phytopharmaceutiques chimiques, il faut apprendre à mieux connaitre nos sols et développer l’ingénierie des sciences du vivant. Il faut poursuivre la recherche dans la « chimie verte » et la production d’énergies renouvelables tels que le biométhane, les biocarburants ainsi que dans les substituts aux intrants chimiques.

100 millions d’euros supplémentaires doivent être portés au budget de l’INRAE pour le doubler chaque année pendant dix ans et réorienter ses domaines de recherche. Ce budget sera déployé pour mettre en place et aider la Recherche Action en collaboration avec les GIEE. Ce projet collaboratif doit permettre d’accélérer l’innovation agronomique et de répondre rapidement aux enjeux de terrain par l’identification des problématiques mais aussi des solutions, avec comme priorité l’augmentation de la nutritivité des denrées.

La productivité des cultures sera maximisée dans le respect des bonnes pratiques agricoles et du déploiement du génie végétal qui consiste à « récolter le soleil et l’eau ». Les leviers agronomiques, tels que la fertilisation et la protection des plantes seront actionnés ainsi qu’une adaptation de la mécanisation.

En attendant, il est impératif de réviser les critères d’interdiction d’usage de certaines pratiques ou de certains produits. Il est fondamental que les agriculteurs soient informés des résultats d’utilisation des intrants, des techniques et des machines afin que les usages délétères soient connus.

En attendant, la norme « bio » conservera son sens, à condition qu’elle soit une norme française, définie en France et non par l’Union européenne. Les agriculteurs bio se verront en outre attribuer la gestion de leurs jachères, et les agriculteurs non-bio verront leurs jachères gérées par les communes, en lien avec le département.

Nous devrons par ailleurs réviser les règles concernant l’inscription au catalogue officiel des espèces et variétés cultivées notamment sur leur potentiel à produire de la biomasse (plus de paille) et de grain, plus de rusticité et la réintégration des capacités symbiotiques perdues par la sélection artificielle de la révolution verte. La validation des variétés se fera en milieu naturel sur sol vivant respectant les bonnes pratiques agricoles qui favorisent le développement de la biodiversité et de la biologie du sol. Le catalogue officiel s’ouvrira aux semences traditionnelles et anciennes, avec la libération de leur vente.

La résistance contre les prédateurs de l’agroalimentaire (Bayer-Monsanto, Syngenta, Limagrin…), leur production d’OGM à portée délétère et de semences stériles ou hybrides de type Terminator, y compris dans la nourriture animale, doit être totale.

D’ici à leur suppression :

  • Les riverains des exploitations doivent bénéficier d’un plan de protection de l’épandage des produits phytosanitaires, informant les habitants et les potentiels acheteurs des dangers pour leur santé.
  • Des restrictions sur l’utilisation d’antibiotiques dans l’élevage doivent être amorcées.

Très rapidement en revanche, un plan doit être mis en place pour interdire les perturbateurs endocriniens et autres additifs cancérogènes prouvés dans l’alimentation et les emballages de produits alimentaires ainsi que dans les produits ménagers et d’hygiène du quotidien.

La Justice devra en outre donner suite aux plaintes pouvant déboucher sur des procès pour empoisonnement des agriculteurs et employés d’exploitations agricoles (au chlordécone, au glyphosate…), sur le modèle du procès de l’amiante.

Aide, développement

ET COOPÉRATION À L’INTERNATIONAL

L’instauration d’un modèle agricole durable se fera dans une coopération internationale scientifique et technique qui débutera dans l’OMC de la Francophonie. Cela permettra de progresser plus rapidement dans le développement d’une agriculture résiliente, durable et s’adaptant aux changements climatiques.

La France doit dans le même temps militer pour une homogénéisation par le haut des règles sociales et environnementales via l’ONU et la FAO. Tant au niveau global que local, il est important de pouvoir trouver des ententes sur les pratiques et techniques acceptables en matière d’agriculture. On l’a dit, les règles en matière douanière doivent être revues afin de privilégier l’autoconsommation dans chaque pays et de mieux rémunérer les producteurs et travailleurs locaux.

La France peut être à l’initiative d’un réseau international de pays respectant une charte pour l’agriculture agroécologique avec son sommet annuel type COP qui appuiera la révision des règles douanières concernant les matières premières alimentaires. Les standards de l’agroécologie (production, intrants, salaires, résultats environnementaux, revenus des producteurs et des travailleurs des filières) pourront déterminer le niveau des taxes.

Enfin, dans la vague de « landgrabbing » lancée par certains pays dont la Chine, la France doit assurer la protection de ses terres, notamment celles de grande valeur (vignobles, châteaux, etc.) d’un accaparement par des puissances étrangères.

Défendre

LA CONDITION ANIMALE

Nous redéfinirons les normes d’élevage afin de garantir de meilleures conditions de vie aux animaux respectant leur dignité et leur bien-être, en favorisant notamment l’élevage de plein air et extensif. Les fermes aux « mille vaches » et autres hangars d’élevages de volailles ou de porcs en batterie seront soumis à des contrôles fréquents jusqu’à changement complet des pratiques. Les normes d’élevage piscicole seront renouvelées, notamment la densité de poissons dans les nasses et bassins.

  • Les contrôles seront renforcés dans tous les abattoirs, avec vidéosurveillance interne obligatoire et mise sous tutelle d’État des établissements coupables d’infractions constatées.
  • Les éleveurs seront autorisés à pratiquer l’abattage dans leur propre ferme, en plus du développement du système d’abattage itinérant. Il faudra aussi mettre de l’ordre dans les filières hallal pour que la plupart des abattoirs ne soient pas tenus de s’y soumettre.
  • Les peines et amendes sanctionnant la cruauté envers les animaux et l’abandon des animaux de compagnie seront durcies. Les animaux doivent être intégrés à la société comme sujets et non plus comme objets-meubles
  • Afin d’éviter les effets pervers d’une pénalisation des zoos carcéraux ou de l’interdiction des animaux sauvages dans les cirques, leur non-renouvellement est préconisé.
  • Nous abolirons les expérimentations sur des animaux basées sur des méthodes de recherche barbares.

Une fois ce programme mis en place, toutes ces normes sanitaires, animales, écologiques ou climatiques devront être stabilisées, car les modifications permanentes contraignent les producteurs à des investissements incessants qui remettent souvent en cause leur travail et leur viabilité financière.

 

Voici le programme pour l’Agriculture créé par les citoyens de plusieurs collectifs réunis dans La Concorde Citoyenne. Il est défendu par Fabrice Grimal aux élections présidentielles de 2022.